Oh oui, Mords-mon... Ah non, attends, c'est mal...

Publié le par Pierrou

Aujourd'hui, mes petits amis et chers camarades, parlons un peu littérature... 

Et pas n'importe laquelle je vous prie: penchons nous quelques minutes pour vous, un peu plus pour moi (ben t'es marrant, un tel concentré de finesse analytique ne se pond pas comme ça) sur ce fleuron de la littérature moderne qu'est la sulfureuse série "Twilight", fruit fort juteux de l'adipeuse et mormone végétarienne Stephenie Meyer.

Si, si, vous avez bien entendu, aujourd'hui, Useful Idiot coupe légèrement l'échine (cette formule peut élégante ayan pour seul mérite celui de procurer à nos lecteurs à l'esprit le plus acéré le plaisir fugace d'un médiocre contrepet), descend de son piédestal, de sa tour de corne de sanglier (on a l'ivoire que l"on peut) pour venir avec vous nager dans les profondeurs bourbeuses de la littérature populaire pour adolescentes en fleur, la raison de ce plongeon étant que votre serviteur a été en l'espace de quelques jours assailli respectivement par:

 

- L'émergence sur l'encyclopédie de la connerie Fesse-Bouc® de cris énamourés annonciateurs d'orgasmes par procuration à venir (et pas tous féminins, je vous prie de le croire) causés par la mise en ligne via les suppots du rouleau-compresseur culturel mondialisé et formaté de la bande-annonce du troisième opus de la série en question

- Le spectacle saisissant d'une femme d'un âge respectable (comprenez post-ménopause) tentant probablement par la lecture de cette grande oeuvre de retrouver le fugace frémissement de désir boutonneux éprouvé il y a déjà bien longtemps en lisant "Le blé en herbe" sous la couverture pelucheuse couleur poussin-merdeux de son enfance.

 

Du coup, on ne me retient plus et je tiens, avant de me lancer, à clarifier quelques choses: Tout d'abord, la volée de bois vert qui, vous vous en doutez, va bientôt surgir de vos pixels, si elle n'est peut-être pas exempte d'une certaine mauvaise foi, le fera en conséquence de cause, l'auteur de ce billet ayant vu les deux films sortis jusqu'à présent et lu les livres – dont il s'efforcera de ne point dévoiler trop de détails, connaissant la susceptibilité de certains quant à ce type de révélations prématurées – Je porte encore les bleus du jour où je dévoilai à l'un de ces ayatollas du secret cinématographique que, si, si, le Titanic sombrait bien dans l'abîme à la fin du film de James Cameron (y rejoignant sans doute le scénario d'Avatar-oui-je-sais-mais-un-peu-de-méchanceté-gratuite-est-aussi-bonne-qu'un-verre-de-gros-rouge-par-jour-pour-la-santé)...

 

Allez, soyons tout d'abord honnêtes et avouons sans détours et sans ambages que nous avons, lors de notre lecture (en E-book chopé sur le net, ne poussons pas non plus le vice plus loin qu'il ne faut) du premier opus, plutôt apprécié la prose, malgré nos a priori de départ et malgré les ficelles assez grosses ainsi que le style de l'auteure, lequel se révèle assez rapidement aussi insipide qu'un verre de bière blonde Colonaise (les initiés comprendront de quoi je parle) ou, à défaut, qu'une noix de cajou sans sel telles que celles que l'on sert aux vieux croulants avec un verre de Pastaga sans alcool dans les plus luxueuses des maisons de retraite dans la demi heure séparant le goûter de 15 heures du dîner de 15h30.

L'intrigue du premier livre est donc, telle Max Mosley dans un club échangiste sado-maso, assez bien ficelée. On ne peut hélas en dire autant des trois pavés qui suivent, lesquels retombent brusquement à un niveau de suspense et d'émotion que l'on ne pensait possible que dans les plus acnéiques recoins des annuaires de Fan-Fictions sur lesquels des adolescents désoeuvrés et maîtrisant la plume comme Thierry Henry ses mains épanchent leurs plus vils fantasmes que la lecture d'Harry Potter ou le visionnage de Smallville n'ont su combler... 

Mais ceci n'est pas le point le plus grave qui nous préoccupe ce soir, très chers séminaristes. Après tout, un livre chiant et mal écrit n'a jamais fait de mal à personne (tenez, Marc Lévy, par exemple...). 

Non, ce qui pose problème dans les élucubrations teenago-morbides de la camarade mormone Meyer c'est....

Ah ben tiens... Oui ben voilà, justement. Sous ses airs de romances gothico-romantique-un-peu-trash, caractère souligné fort à propos par la tronche de cockaïnomane dépressive de Kirstin Stewart et les cernes ténébreuses de Bob Pattinson, se cache en réalité un message assez simple, à savoir qu'il est absolument défendu et mal et dangereux de s'adonner à l'activité satanique du touche-pipi-mélange-poils avant d'avoir remplacé son anneau de chasteté par une alliance dûment échangée devant un honorable pédophile sur l'Autel de nos Béatitudes (lequel ne doit pas être confondu avec l'Hôtel de nos béatitudes, lequel se trouve à la sortie de la ville, derrière la zone industrielle et... enfin bon, vous connaissez !). 

Et pour le coup, c'est bien pratique et d'une rectitude logique qui sied pourtant assez peu aux bêtes superstitieuses qui peuplent encore nos lieux de cultes: Le vampire il est beau, il est grand et il est fort... Le vampire ne se contrôle pas quand la pucelle vient le tenter avec son sang si pur (les nombreuses occurences du sang de l'héroïne* faisant appel au symbolisme menstruel le plus douteux) et donc le vampire, pendant l'acte, il casse des côtes, la nuque, le périnée, tout ce que tu veux... Danger !

"Eh bien change-moi en vampire, ô mon bel étalon et nous pourrons ainsi sombrer ensemble dans les vertes prairies de l'insouciance et du safe-sex puisqu'après tout le sida c'est pour les tarlouzes et que de toute façon nous serons morts," lui dit-elle en substance.

"D'accord, répond-il en jetant sur elle un regard à la fois de glace et de braise de ses grands yeux jaunâtres et cernés. Mais épouse-moi d'abord."

Prends ça, René Descartes !

Et s'il n'y avait que cela... C'était toutefois sans compter sans l'ironie charognarde d'Hollywood, laquelle a réussi à envelopper un tel message dans le papier de soie d'un érotisme pour minettes à grands coups de poitrines en débardeurs agitées des sursauts de désirs adolescents lors d'une unique scène d'environ 20 secondes. Faire vendre l'adaptation filmée d'un pamphlet pour l'abstinence avec l'argument de l'érotisme reviendrait à déclencher une guerre pour aller détruire à coups de canons des Armes de Destruction Massive imaginaires... Absurde...

Second point: nul besoin d'avoir un doctorat, ni même le bac, ni même un diplôme d'école de commerce à 6000 Euros l'année pour voir dans le destin de cette noble famille de Nosferatus sapés comme des gravure de mode refusant avec un courage qui ferait passer Barberousse pour un pleurnicheur de s'abaisser à porter la bouche sur le moindre cou humain une allégorie à gros trait du végétarisme. Les Cullen font figure d'îlot de civilisation au milieu d'un océan de vampires aussi barbares que carnivores, tout comme la dépressivo-romantique Bella fait la grimace quand son sémillant Papa shérif en chemise à carreaux lui colle un hamburger devant la tronche (on notera que dans le film, la scène du Diner permet d'apercevoir l'auteure des livres se faire ouvertement servir un burger végétarien... Goebbels lui-même avait la propagande plus subtile).**

 

La littérature de qualité moyenne, voire médiocre, a toujours existé, elle a souvent fait l'objet d'adaptations cinématographiques, mais qu'un objet littéraire moyen et qui de surcroît véhicule ouvertement des idéologies soit purement réactionnaires soit n'engageant que les choix alimentaires personnels de l'auteur face office de référence absolue pour nos charmantes têtes blondes est assurément regrettable.

 

 

 

* sous-entendu douteux

 

** Petite précision: que les éventuels végétariens lecteurs de ce blog ne ce sentent pas attaqués: le végétarisme est un choix de vie qui engage seules les personnes concernées. Que l'on en fasse en revanche une propagande ouverte... 

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